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L’INTERNATIONALISME MÉDICAL CUBAIN AU-DELÀ DE L’ACTION HUMANITAIRE. Par G. B. KAMGUEM

lundi 5 avril 2021 Gervis Briand KAMGUEM

Dans cet article, Gervis Briand KAMGUEM (1) propose une lecture pondérée d’une dimension souvent peu connue du Soft Power : l’internationalisme médical, en l’occurrence celui de Cuba. Après un rappel historique bienvenu sur l’isolement de l’île de Cuba et de son régime, sont abordées les multiples participations des médecins cubains lors de catastrophes humanitaires et sanitaires.
On lira avec intérêt, les réussites, les éloges et critiques, ainsi que les ambiguïtés de ce modèle singulier de coopération, toutefois essentiel dans la construction d’une influence géopolitique majeure, pour limiter l’isolement et développer un réseau diplomatique
.

(1) Chercheur affilié à la Geneva Institute of International Relations (GIIR). Analyste pour les programmes d’urgence et de rétablissement à la Croix-Rouge canadienne et américaine. Diplômé de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques de Paris (IRIS SUP’) et de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO)

L’ INTERNATIONALISME MÉDICAL CUBAIN AU-DELÀ DE L’ACTION HUMANITAIRE

S’il y a un domaine pour lequel un bon nombre d’observateurs de la révolution cubaine s’accordent à reconnaitre une réussite sans pareil, c’est bien le système de santé de l’île. Car, en dépit des ressources extrêmement limitées et du poids des sanctions économiques américaines depuis plus d’un demi-siècle, le pays a réussi à universaliser l’accès aux soins à toutes les catégories de la population et à obtenir des indicateurs de santé comparable à ceux des nations les plus développées [1] .

Toutefois, cette réussite sur le plan national s’est accompagnée d’un développement de la coopération médicale avec plusieurs pays dans monde. Et ce, dès les premières années de la prise du pouvoir par le mouvement révolutionnaire mené par Fidel Castro et le médecin argentin Che Guevara. Tout commence en 1963 avec l’envoi d’un premier groupe de médecins en Algérie, à la suite du retrait des médecins français après l’indépendance du pays. Cette première expérience marque le début de l’internationalisme médical cubain qui s’illustre non seulement par l’envoi des médecins à travers le monde, mais aussi par l’accueil des étudiants internationaux en médecine et des patients étrangers.

Ce faisant, après plus d’un demi-siècle de coopération médicale internationale, plusieurs milliers de professionnels de santé cubains ont été déployés dans près d’une centaine de pays dans le monde. Plus de 50.000 d’entre eux officient actuellement dans une soixantaine de pays. Plusieurs autres sont sur le point de débarqués aux quatre coins du monde dans le cadre de la lutte contre le COVID 19. L’École latino-américaine de médecine de La Havane (ELAM) accueille des milliers d’étudiants internationaux venus se former gratuitement et l’île est devenue un eldorado médical pour de nombreux patients du monde entier. Bref, l’internationalisme médical cubain a conquis le monde et bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance pour son excellence et son efficacité.

Pourtant, rien ne laissait présager un tel développement spectaculaire au début de la révolution. D’ailleurs, jusqu’en 1980, le pays accusait encore un déficit de médecins en rapport avec la taille de sa population. Malgré cela, les contingents médicalisés cubains se multipliaient à travers le monde pour apporter une assistance humanitaire. Une logique paradoxale qui suscite bien des interrogations sur les objectifs de ces multiples déploiements. Et dont l’argument « humanitaire » utilisé pour justifier l’intérêt d’un tel engagement parait réducteur. Car en effet, pour comprendre les enjeux de l’internationalisme médical cubain, il est important de le contextualiser. Et en cela, il convient de rappeler que son développement intervient dans une période marquée par l’implication du pays dans les tensions géopolitiques de la guerre froide, sa participation active dans les mouvements de décolonisation et sa volonté de défier l’isolement économique imposé par les USA. Par ailleurs, cette initiative qui a l’origine n’avait aucun intérêt pécuniaire, constitue aujourd’hui la première source de devises pour le pays devant le tourisme.

De fait, au-delà de l’action humanitaire, l’internationalisme médical cubain comporte à la fois un intérêt géopolitique et économique fondamental pour la révolution.

1. Un outil économique au service de la révolution

L’arrivée au pouvoir du mouvement révolutionnaire en janvier 1959 a profondément bouleversé la structure économique et politique de Cuba. Alors que les USA sont l’une des premières nations à reconnaitre le nouveau gouvernement, les relations entre les deux pays se détériorent au mois de Mai de la même année suite à la nationalisation de toutes les entreprises étrangères et dont celles des américains. Le pays qui était autrefois un allié étasunien, bascule dans le camp soviétique. L’idéologie capitaliste est abandonnée au profit des reformes socialistes. La marche en avant vers une société communiste est enclenchée avec la création du Parti communiste cubain en 1965. L’année suivante, le pays abrite la première Conférence de Solidarité avec les peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine (la Tricontinentale). Avec pour objectif de stimuler la solidarité des pays du Tiers Monde dans la lutte contre l’impérialisme et la colonisation. Cuba se pose alors en défenseur des peuples opprimés à travers le monde. Une cause pour laquelle, le pays s’engage en soutenant les mouvements indépendantistes au prix de lourds sacrifices humains.

Toutefois, le pays payera au prix fort son affront envers « l’impérialisme » américain. Une série de sanctions économiques lui est imposée dès février 1962. L’objectif étant d’assécher les ressources financières du gouvernement en place, de provoquer une situation de chaos social qui engendrerait un soulèvement interne et aboutirait à la chute du régime socialiste. Tout commence par l’exclusion du pays de l’Organisation des États américains (OEA), le 25 Janvier 1962. Toutes les relations commerciales, diplomatiques et aériennes entre l’île et les autres pays du continent sont rompues (sauf avec le Mexique et le Canada). L’embargo est également partagé par la quasi-totalité des alliés occidentaux des États-Unis. Cuba se trouve alors au bord du précipice et presque totalement isolé. Et comble de malheur, près de la moitié des 6286 médecins de l’île quitte le pays pour fuir le nouveau gouvernement, aggravant ainsi une situation sociale devenue chaotique.

Pourtant, c’est de ce chaos que naitre une initiative qui illuminera toute la révolution et la fera rayonner aux quatre coins du monde. En effet, pour combler le vide médical créé par le départ massif des professionnels de la santé, les autorités cubaines vont mettre immédiatement en place un système de formation médicale gratuite. Alors que l’économie du pays s’effondre, le gouvernement érige la santé en priorité nationale. Les soins médicaux deviennent gratuits. Plus de 11% du PIB y est consacré annuellement. Et très vite, l’île bénéficie d’un très bon taux de médecins par rapport à sa population. La médecine cubaine gagne en réputation, et s’exporte dans un premier temps pour soutenir les mouvements indépendantistes en Afrique aux côtés des militaires (en Algérie, en Angola, au Mozambique, en Guinée Bissau & Cap Vert etc...). Puis par la suite, pour vendre une partie de ses services et ramener des ressources financières afin d’alimenter une économie nationale sous embargo.

Ainsi, depuis le début des années quatre-vingt, l’envoi du personnel médical cubain à l’étranger génère des revenus importants pour l’économie du pays. Selon des chiffres officiels publiés en avril 2017, cette activité a rapporté plus de 11 milliards de dollars en moyenne par an entre 2011 et 2015. Faisant ainsi de l’internationalisme médical la première source de devise du pays, loin devant le tourisme avec 2,8 milliards de dollars en moyenne sur la même période. Les revenus générés servent notamment à financer un modèle social qui garantit la gratuité universelle des soins de santé et de l’éducation. De fait, au-delà de l’aspect humanitaire, la coopération médicale cubaine constitue un véritable outil de financement pour son économie. C’est une alternative pensée et façonnée avec succès par les autorités du pays pour contourner la rupture des relations commerciales. Elle apparait ainsi comme une compensation économique et sociale offerte à une population assommée par l’impact du « blocus ». Toutefois, l’internationalisme médical cubain conserve sa dimension humanitaire originelle car l’île ne facture pas tous ses services médicaux à l’international. Dans plusieurs pays notamment ceux en développement, l’aide médicale cubaine est totalement gratuite. Un élan de solidarité qui a permis au pays d’étendre son influence internationale dans un contexte de gel de ses relations diplomatiques avec de nombreux États dans le monde.

2. Une stratégie de soft power unique en son genre

Dans le domaine des relations internationales, « soft power » ou puissance douce se définit comme la capacité d’un État, d’une firme multinationale, d’une ONG ou d’une organisation internationale, a influencer indirectement le comportement d’un autre acteur à travers des moyens non coercitifs. C’est un concept développé par l’américain Joseph Nye en 1990 dans son livre « Bound to Lead », en réaction à ceux qui prédisaient le déclin de l’influence des États-Unis sur la scène internationale après la fin de la Guerre froide. C’est un pouvoir de persuasion et de séduction qui se traduit par l’image, la réputation, le prestige, l’attractivité, la culture, la technologie et très souvent l’aide internationale bilatérale, comme dans le cas de l’internationalisme médical cubain.

En effet, à l’instar des États-Unis après la Guerre froide, Cuba a su s’adapter aux évolutions géopolitiques du temps, grâce en partie à sa politique de coopération médicale internationale. Réduit à l’isolement diplomatique quasi-total dès 1962, le pays s’est servi de son internationalisme médical pour reconquérir à pas feutrés la scène internationale. Le déploiement des professionnels de santé à l’extérieur du pays a commencer en 1963 avec l’envoi d’une équipe de 58 médecins et techniciens en Algérie, afin de combler le vide laissé par le départ des médecins français. En retour, Cuba étant sous surveillance américaine, le pays a obtenu de l’Algérie la mise en place des structures d’accueil pour les mouvements révolutionnaires d’Amérique latine sous la coordination directe de Che Guevara. Par la suite, plusieurs contingents de médecins seront associés aux corps expéditionnaires envoyés en appui auprès des forces indépendantistes en Guinée-Bissau et dans les îles du Cap-Vert entre 1966 et 1974. Toujours en Afrique, mais dans le contexte de la Guerre froide, Cuba déploiera près de 50 000 hommes en Angola, dont un bon nombre de professionnels de santé pour porter secours au MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola) durant la guerre civile entre 1975 et 1988.

Le même schéma d’intervention couplé (aide humanitaire-militaire) sera appliqué dans bien d’autre pays. Toutefois, vers la fin de la guerre froide et le déclin en puissance du grand allié soviétique, l’internationalisme médical cubain se dissociera complètement des engagements stratégiques pour se consacrer exclusivement dans des opérations humanitaires au service de la solidarité internationale. Le pays développera plusieurs programmes de coopération dans le domaine de la santé en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Asie. Il s’agira principalement de l’envoi du personnel médical, de la fourniture en médicaments bon marché fabriqués à Cuba et surtout de l’accueil des étudiants étrangers venu se former gratuitement en médecine. Par ailleurs, à ce volet éducatif seront associées des campagnes d’alphabétisation dans la plupart des pays où seront envoyés les médecins. Le fameux programme d’alphabétisation cubain « Yo, sí puedo » (Moi, oui, je peux), qui a connu un franc succès sur l’île, sera implémenté en Angola, au Nicaragua, en Haïti et même dans les communautés autochtones d’Australie. En 1986, les médecins Cubains seront en première ligne en Ukraine, au lendemain de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Le gouvernement de l’île prendra d’ailleurs en charge l’évacuation de près de 26.000 victimes en majorité des enfants pour recevoir gratuitement des soins à Cuba. En 2005, les médecins cubains interviendront au Cachemire après le séisme. Ils prendront en charge plus d’un million et demi de victimes. Dans la lutte contre le virus Ébola en Afrique en 2014, les médecins cubains constitueront le plus grand contingent déployé par un État. Un positionnement réaffirmé aujourd’hui dans le cadre de la lutte mondiale contre la Covid-19. En effet, envoyés dans plus de 30 pays, les soignants cubains constituent l’essentiel de l’aide humanitaire internationale.

Bref, la médecine cubaine a une longue histoire des interventions internationales. Depuis 1959, plus d’une centaine de pays à travers le monde ont bénéficié de l’aide médicale cubaine dans un cadre bilatéral. Une aide qui a d’ailleurs été proposée sans rancune aux États-Unis en 2005 après le passage de l’ouragan Katrina. Et, dans cet élan de solidarité internationale et d’humanisme, l’île a réussi à s’affranchir de l’isolement diplomatique imposé par les sanctions américaines. En effet, partout où les ambassades étaient fermées, Cuba envoyait des médecins et des médicaments. Et dans bien des cas, l’arrivée du personnel médical était suivie d’enseignants, d’entraineurs sportifs et de musiciens. Cette stratégie a permis au pays d’augmenter son capital-sympathie à travers le monde, de rallier à sa cause de nombreux États, de diffuser son influence géopolitique et culturelle dans le temps, et d’élargir son réseau de contact. Aujourd’hui, Cuba possède le deuxième plus vaste réseau diplomatique en Amérique latine derrière le Brésil. Le pays est désormais membre de plusieurs institutions internationales dans lesquelles il occupe des places de choix. Le blocus imposé par les américains est dénoncé par la quasi-totalité de la communauté internationale. L’action humanitaire de Cuba est unanimement saluée par tous, y compris par les États-Unis. L’île a noué des liens étroits avec le continent africain au travers de ses multiples interventions. L’influence musicale cubaine est fortement présente dans les rythmes locaux. Tout ceci démontre, qu’au-delà de l’action humanitaire, l’internationalisme médical cubain est un outil de la politique étrangère de l’île au service de la révolution. Et à cette évidence, elle joue un rôle qui ne suscite pas seulement des éloges, mais aussi des critiques, en lien avec son implication dans le champ géopolitique.

3. Éloges et critiques de la politique de coopération médicale cubaine

L’internationalisme médical cubain a incontestablement séduit le monde par son engagement humanitaire. C’est un cas unique dans l’histoire de la coopération entre les nations. Une initiative ambitieuse dans le domaine de la santé mondiale, qu’aucun autre pays même parmi les plus développés n’a essayé d’entreprendre à ce jour. C’est une performance qui force l’admiration et le respect de tous les pays, y compris ceux qui sont farouchement opposés à la révolution cubaine. Et dans cet élan de gratitude, nous pouvons citer l’ex-secrétaire d’état américain John Kerry, qui a salué dans un communiqué officiel l’intervention cubaine dans la lutte contre Ébola en 2014. Le journal The New York Times, pourtant traditionnellement acerbe envers la Havane, a célébré le rôle impressionnant de Cuba sur Ébola [2]. En 2010, le chef de la diplomatie ukrainienne Grichenko déclarait ceci lors d’une visite à la Havane « Nous n’oublierons jamais ce que Cuba a fait pour nous ». Nelson Mandela en 1991 à Cuba, lors de son premier déplacement international après sa libération : « Quel autre pays peut se prévaloir de plus d’altruisme que celui dont Cuba a fait preuve dans ses relations avec l’Afrique ? » [3]. On peut également citer cette déclaration anonyme d’un diplomate occidental lors de l’élection de Cuba au Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies en 2006, « l’envoi des médecins cubains à l’étranger constitue une initiative qui profite à tant de personnes qu’elle devrait être applaudie même par ses ennemis politiques » [4]. Bref, la communauté internationale ne tarit pas d’éloges envers l’internationalisme médical cubain. Cependant, le fonctionnement de cette action humanitaire alimente aussi quelques critiques provenant principalement des organisations de l’opposition cubaine et de certains gouvernements de droite.

En effet, pour les opposants au régime en place à la Havane, les médecins sont tout simplement exploités. Ils sont abusivement traités. Ils ne perçoivent qu’une infime partie de l’argent qui leur est due dans le cadre des missions facturées par l’État cubain. La plupart d’entre eux sont déployés sous la contrainte. Une plainte a d’ailleurs été déposée devant la Cour Pénale Internationale (CPI) en 2019 contre l’État cubain par deux ONG pour « crime contre l’humanité pour des faits d’esclavagisme ». Cuban Prisoners Defenders et l’Union patriotique de Cuba dénoncent des conditions de travail inhumaines dont font l’objet les médecins cubains enrôlés dans les missions internationales. Et en lien avec ces accusations, sous l’administration de Donald Trump, Cuba a été classé sur la liste des pays qui ne s’opposent pas aux trafics d’êtres humains. Par ailleurs, dans un rapport concernant l’esclavage moderne publié par l’ONU en janvier 2020, il est mentionné que les conditions de travail des médecins cubains en missions internationales pourraient être vues comme du travail forcé selon les indicateurs établis par l’Organisation internationale du travail (OIT).

De plus, l’Internationalisme médical cubain n’est pas très apprécié de certains gouvernements de droite en Amérique latine. Plusieurs fois, des missions médicales cubaines se sont interrompues quelques temps après un changement à la tête du pays d’accueil. C’est ainsi qu’en 2018, plus de 7000 médecins cubains quittent le Brésil face aux pressions de Jair Bolsonaro fraichement élu. Le président brésilien affirmera d’ailleurs que des agents du renseignement cubains étaient infiltrés parmi les médecins. Le même scenario s’est produit au Salvador, en Équateur et en Bolivie en 2019. Des pays qui bénéficiaient pourtant gratuitement de l’aide médicale cubaine, mais qui avaient des gouvernements tous positionnés à droite. A chaque fois, la menace sur la sécurité nationale a été invoquée pour justifier la fin des programmes de coopération médicale avec Cuba. Des décisions encouragées par l’administration Trump qui a œuvré tout au long de son mandat à resserrer l’étau sur le régime socialiste en place à la Havane. L’internationalisme médical cubain est ainsi au centre des enjeux géopolitiques en Amérique latine. Entre les pays favorables à un élargissement de la coopération avec Cuba et ceux voulant ménager le camp américain, il y a une fracture qui date. Pourtant, l’île est restée fidèle à son engagement humanitaire international sans rancune et discrimination. Et en ce qui concerne les conditions de travail des médecins, les autorités cubaines ont toujours nié pratiquer toute forme d’esclavagisme. Elles justifient leur politique de prélèvement salarial par la nécessité de financer la santé et l’éducation, gratuites sur l’île.

Toutefois, si vu d’ailleurs et particulièrement du monde capitaliste-libéral, les conditions de travail du personnel médical cubain en mission internationale sont déplorables, une recontextualisation de cet engagement humanitaire suivant le modèle social, économique et politique cubain, dévoile une initiative portée par des idéaux communistes, socialistes et humanistes. Il y a donc deux conceptions du travail qui s’entrechoquent. D’un côté, le travail dans un système communiste dévoué à la cause et la participation du collectif, et de l’autre, le travail dans un système capitaliste très individualiste et marqué par la course effrénée aux gains personnels. Sans pour autant remettre en cause les conclusions des nombreuses enquêtes menées par des organismes internationaux et des ONG sur les conditions de travail des médecins cubains, il est évident qu’une analyse intégrant les principes communistes en vigueur à Cuba présenterait une lecture différente. Car, autant le revenu des médecins cubains parait dérisoire, autant le coût des soins de santé ailleurs parait exorbitant. À Cuba, la santé et la formation en médecine sont gratuits et cet avantage social à un coût. Une partie des ressources générées par le travail des médecins à l’international contribue à soutenir ce modèle social qui met l’humain au centre des préoccupations.

Conclusion

Après avoir pris le pouvoir en 1959, la révolution cubaine a aussitôt affiché sa volonté d’internationaliser ses idéaux socialistes et communistes. Mais, cette ambition incarnée par le « Che » ne connaitra pas le succès escompté. En effet, le médecin argentin naturalisé cubain, sillonnera un bon nombre de pays en développement pour vanter la nécessité d’une solidarité internationale contre l’impérialisme, le colonialisme et le système économique capitaliste. Il s’engagera d’ailleurs militairement dans plusieurs guérillas en Afrique et en Amérique latine pour la cause, et trouvera malheureusement la mort lors de son ultime expédition en Bolivie en 1967. Toutefois, la disparition du « Che » ne sonnera pas le glas de l’internationalisme cubain. Le pays va désormais s’engager ouvertement dans de nombreux conflits dans monde. Non seulement militairement, mais aussi et surtout par son action humanitaire. Des contingents de médecins cubains seront de toutes les expéditions militaires du pays à l’international. Et ils y resteront à chaque fois, même après le retrait des soldats, pour développer des programmes de coopération médicale. Une stratégie payante qui a permis à l’île d’entretenir discrètement une forte présence à l’international, à une période où ses relations diplomatiques avec un bon nombre de pays étaient gelées sous l’influence des sanctions américaines.

De fait, contrairement à une présence militaire étrangère susceptible de susciter l’hostilité et le rejet des populations dans les pays d’accueil, le caractère humanitaire de la présence internationale cubaine a contribué à l’augmentation du capital sympathie du pays à l’international. En surfant sur cette opportunité, l’île a progressivement reconstruit son réseau diplomatique, poursuivi son engagement en faveur des peuples opprimés à travers le monde. Elle est restée fidèle dans sa lutte contre le système capitaliste, son émanation impérialiste et son dérivé colonialiste. Ainsi, plutôt que par les armes et la violence, Cuba a usé de sa politique internationale de coopération médicale, pour s’imposer comme un acteur influent dans le champ politique mondial. L’internationalisme médical cubain est donc un cas de « soft power » unique en son genre. Une véritable opération de charme et de séduction politique qui a conquis le monde par l’action humanitaire.

Sur le plan intérieur, les ressources financières générées par une partie du travail des médecins à l’étranger, contribuent à soutenir un modèle social qui garantit l’accès universel aux soins de santé pour tous. C’est en quelque sorte une compensation sociale accordée à une population assommée économiquement par l’impact du « blocus » étasunien. C’est un avantage social sur lequel le pouvoir en place a toujours misé pour étouffer toute velléité de soulèvement interne qui pourrait aboutir à la chute du régime.

Au demeurant, autant l’engagement humanitaire de l’internationalisme médical cubain est indéniable, autant sa dimension géopolitique et son intérêt économique sont évidents. Par conséquent, il s’agit de l’un des instruments principaux de la politique étrangère cubaine. Une ressource fondamentale pour la révolution socialiste, isolée et appauvrie par des décennies de sanctions américaines.

G. B. K, le 5 avril 2021

Références bibliographiques

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