HISTOIRE D’UNE RÉSILIENCE. Recension : Japon, l’envol vers la modernité, ouvrage de P.A. Donnet
LA RUSSIE A-T-ELLE LES MOYENS DE VAINCRE EN 2024 ? Michel FOUQUIN
JACQUES DELORS, L’EUROPEEN. Par Jean-Marc SIROËN
LE GEOINT MARITIME, NOUVEL ENJEU DE CONNAISSANCE ET DE PUISSANCE. Philippe BOULANGER
INTERDÉPENDANCE ASYMÉTRIQUE ET GEOECONOMICS. Risque géopolitique et politique des sanctions
VERS DES ÉCHANGES D’ÉNERGIE « ENTRE AMIS » ? Anna CRETI et Patrice GEOFFRON
LA FIN DE LA SECONDE MONDIALISATION LIBÉRALE ? Michel FOUQUIN
DE LA FRAGMENTATION À L’INSTALLATION D’UN « DÉSORDRE » MONDIAL (I)
DE LA FRAGMENTATION À L’INSTALLATION D’UN « DÉSORDRE » MONDIAL (II)
DÉMOCRATIE et MONDE GLOBALISÉ. À propos de la « Grande Expérience » de Yascha Mounk
ART ET DÉNONCIATION POLITIQUE : LE CAS DE LA RDA. Elisa GOUDIN-STEINMANN
ET SI LE RETOUR DE L’INFLATION ÉTAIT UN ÉVÈNEMENT GÉOPOLITIQUE ? Sylvie MATELLY
LES NEUTRES OPPORTUNISTES ONT EMERGÉ. Thomas Flichy de la Neuville
LE GROUPE DE BLOOMSBURY ET LA GUERRE. CONVICTIONS ET CONTRADICTIONS. Par Jean-Marc SIROËN
LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE, AVENIR DE L’INDUSTRIE ? Par Nadine LEVRATTO
UKRAINE. « IL FAUDRAIT PROCÉDER À UNE REFONTE DES TRAITÉS QUI RÉGULENT LA SÉCURITE EUROPÉENNE »
NE PAS SE SOUMETTRE À L’HISTOIRE. IMPRESSIONS DE « DÉJA VU »
LA MONDIALISATION A ENGENDRÉ UNE CONFLICTUALITÉ PERMANENTE. Par Raphaël CHAUVANCY
ÉTHIQUE NUMERIQUE ET POSTMODERNITÉ. Par Michel MAFFESOLI
UNE MONDIALISATION À FRONT RENVERSÉ
LES DESSOUS GÉOPOLITIQUES DU MANAGEMENT. Par Baptiste RAPPIN
LE COVID-19 S’ENGAGE DANS LA GUERRE MONDIALE DES VALEURS. Par J.P. Betbeze
LE MULTILATERALISME EN QUESTION. Par Philippe MOCELLIN
« LE VRAI COUPABLE, C’EST NOUS » !
VIVE L’INCOMMUNICATION. Par Dominique WOLTON
LES SENTIERS DE LA GUERRE ECONOMIQUE. Par NICOLAS MOINET
LE RETOUR DES NATIONS... ET DE L’EUROPE ?
LES FUTURS POSSIBLES DE LA COOPERATION FRANCO-ALLEMANDE. Claire DEMESMAY
GEOPOLITIQUE DE LA PROTECTION SOCIALE. Julien DAMON
L’ACTUALITE DE KARL POLANYI. Par Nadjib ABDELKADER
« LE MONDE D’AUJOURD’HUI ET LE MONDE D’APRES ». Extraits de JEAN FOURASTIE
VERS UNE CONCEPTION RENOUVELÉE DU BIEN COMMUN. Par F. FLAHAULT
« POUR TIRER LES LEÇONS DE LA CRISE, IL NOUS FAUT PRODUIRE MOINS ET MIEUX ». Par Th. SCHAUDER
AVEUGLEMENTS STRATEGIQUES et RESILIENCE
LE CAPITALISME et ses RYTHMES, QUATRE SIECLES EN PERSPECTIVE. Par Pierre Dockès
NATION et REPUBLIQUE, ALLERS-RETOURS. Par Gil DELANNOI
L’INDIVIDU MONDIALISE. Du local au global
LE DEFI DE L’INTELLIGENCE ECONOMIQUE par N. Moinet
De la MONDIALISATION « heureuse » à la MONDIALISATION « chute des masques »
Lectures GEOPOLITIQUES et GEOECONOMIQUES
QUAND le SUD REINVENTE le MONDE. Par Bertrand BADIE
L’ETAT-NATION N’EST NI UN BIEN NI UN MAL EN SOI". Par Gil Delannoi
LA MONDIALISATION et LA SOUVERAINETE sont-elles CONTRADICTOIRES ?
SOLIDARITE STRATEGIQUE et POLITIQUES D’ETAT. Par C. Harbulot et D. Julienne
La gouvernance mondiale existe déjà… UN DIALOGUE CRITIQUE AVEC B. BADIE
LA LITTERATURE FAIT-ELLE DE LA GEOPOLITIQUE ?
PENSER LA GUERRE AVEC CLAUSEWITZ ?
L’expression GUERRE ECONOMIQUE est-elle satisfaisante ?
LA GEOPOLITIQUE et ses DERIVES
A propos d´un billet de Thomas Piketty
Conférence de Bertrand Badie : Les embarras de la puissance (9 février 2014)
GEOPOWEB, LIRE LE MONDE EN TROIS DIMENSIONS (Géopolitique, Géoéconomie, Philosophie politique). Fragmentation et mondialisation « à front renversé », politiques d’endiguement, lois extraterritoriales, guerres hybrides et économiques, stratégies d’influence informationnelle et numérique, Gigafactories et entreprises stratégiques, sécurité économique et souveraineté...
Une mondialisation en « désordre ». Blocs et alliances, découplage, matériaux et entreprises stratégiques, stratégiques, enjeux de souveraineté, démocraties et anti-démocraties...
lundi 23 septembre 2024 Patrick LALLEMANT
Créé en 2016, le site GEOPOWEB est un lien entre la recherche et un public averti par des contributions inédites de qualité universitaire. Le site s’attache à une triple lecture souvent entremêlée : géopolitique [1], géoéconomique [2] et philosophie politique, dans un monde en partie virtualisé. La philosophie et la théorie politique en constituent souvent les fondements. Ce croisement permet de rendre intelligible au moins en partie, les grands mouvements systémiques. Dans la partie essais, on consultera le tableau idéal-typique des différents champs [3]. Aujourd’hui l’opposition n’est plus vraiment de mise entre ces deux grandes approches. Peut-être un exemple de défragmentation des savoirs....
Une mondialisation à front renversé [4], expression d’origine militaire...
Les années 2022/23 sont celles d’un dépassement du soft power. Mais la guerre économique est enclenchée depuis bien longtemps. Les questions de sécurité reviennent par les guerres de haute intensité, la baisse de la dissuasion nucléaire. Mais sait-on que la sécurité est intégrée depuis longtemps dans le domaine économique ? Depuis 2005 en particulier (décret Villepin), des décrets organisent des périmètres stratégiques d’entreprises (article à venir).
Si les logiques de puissance ont toujours existé, elles s’inscrivent désormais dans un retour inédit des guerres hybrides, asymétriques et conventionnelles, de politiques d’endiguement (George F. KENNAN, février 46), de resserrement des alliances, de construction de clubs stratégiques (ex : minerais essentiels) etc... Il s’agit de contenir l’avancée menaçante de pays adverses : Etats-Unis contre la Chine mais aussi Chine vis-à-vis des Etats-Unis, Russie et Ukraine... « On ne parlait plus de la centralité du conflit israélo-palestinien. Il vient de réémerger, de façon atroce ». [5]
Les politiques d’endiguement de chaque adversaire sont multiformes : géographique et militaire (Mer de Chine, flanc Est de l’Europe), mais aussi juridiques (lois extraterritoriales, sanctions…), économiques (redéploiement des chaînes de production), voire même culturelles (enjeux entre autres de la révolution numérique et technologique).
La Chine construit à son tour des lois extraterritoriales, ce qui revient à dire que le droit national devient un outil pour atteindre des objectifs politiques dans les relations internationales ou pour obtenir un avantage concurrentiel économique. Au-delà, la Chine forte de sa puissance, cherche à promouvoir son modèle [6] comme alternative au libéralisme. On lira sur le site le bel article de Michel Aglietta [7].
Les politiques de « containment » rognent l’interdépendance acquise depuis la phase de la « mondialisation heureuse ». Pour Alice Ekman, elles vont dans le sens d’une bipolarisation croissante (dissociation des mondes) [8]. Le grand marché mondial, le « level playing field » en prennent un sacré coup ! Toute une nouvelle cartographie des zones d’influences est en train de se mettre en place. Ne pas oublier non plus les opportunités de non alignement des petites puissances… On suivra l’élargissement des BRICS au positionnement géopolitique incertain, la remise en question (lointaine) du dollar. « Sud global » et « Occident collectif » : certaines réalités mais aussi un vocabulaire de combat...
Dans ce renouveau du réalisme forcené au sein des relations internationales, émerge également du côté occidental un néo-idéalisme qui va dans le sens d’une approche morale de la géopolitique des intérêts. Selon Benjamin Tallis, le néo-idéalisme [9] consiste à affirmer la souveraineté pleine des nations pour rejoindre volontairement les sphères d’intégration, valoriser l’avantage concurrentiel des démocraties sur les autocraties en construisant des sociétés plus inclusives (fortement abimées avec la mondialisation), tout en en acceptant l’ordre international libéral.
Dans cette nouvelle phase de la mondialisation, de multiples questions émergent : quel devenir pour les organismes multilatéraux (OMS, Conseil de sécurité etc…) ? Quelle orientation des politiques de puissance ? La guerre en Ukraine illustre le passage du potentiel à l’acte, le retour de la question nucléaire et de sa doctrine. Le droit international est partout mis en difficulté.
Thomas Gomart montre bien dans son dernier ouvrage [10] l’enchevêtrement des intérêts géopolitiques et des questions globales dans ce qu’il appelle la Grande Stratégie (énergie/climat).
Nous rentrons dans une nouvelle ère sans pouvoir la nommer.
Dans l’espace et le cyberespace se combinent de façon typique les dimensions géopolitique et géoéconomique : course technologique à la puissance, enjeux économiques, soft power... Même les facteurs classiques de la puissance sont réactualisés par le progrès scientifique et technique : terre et métaux rares, câbles sous-marins et espaces maritimes, pipelines, taille de la population, pression environnementale, frontières... Sans oublier l’anticipation, l’agilité, la protection de ses intérêts, le travail d’influence qui relèvent plutôt de l’intelligence économique. Si le monde connait depuis quelques années une mondialisation à front renversé, on perçoit depuis plusieurs mois une dynamique allant dans le sens d’un découplage des grandes zones économiques. Vers une fragmentation de l’espace économique et financier mondial ?
Les années 2010/2023 révèlent un monde entre disruptions et recherche de nouveaux équilibres entre les puissances, sur la question climatique, sur l’organisation des échanges entre pays à système de valeurs multiples, sur la course aux technologies essentielles, sur la question fiscale et celle des paradis fiscaux etc...
La guerre en Ukraine et ses multiples enjeux constituent un moment historique inédit et une responsabilité majeure pour l’Europe afin de « réamorcer un projet essentiel » sur une voie positive citoyenne et de sécurité. Les territoires et la géographie n’ont pas disparu, au contraire de l’illusion de « la mondialisation heureuse ». La géopolitique contemporaine s’est enrichie de multiples apports [11]. Elle permet de « lire » le monde : art de pondérer deux forces (dynamiques et inerties), tout en prenant en compte l’histoire dans une dimension socio-spatiale [12].
NE PAS HÉSITER à faire connaître vos propositions de contributions (dans les trois champs évoqués). Pages officielles :
– https://www.linkedin.com/company/g%C3%A9opoweb/?viewAsMember=true
– Proposer un article https://geopoweb.fr/?Proposer-un-article
– ou patrick.lallemant@sciencespo-lyon.fr
Les auteurs considèrent que la géoéconomie et la géopolitique font système, même si bien sûr les approches universitaires diffèrent à l’origine [13]. Mais si l’on envisage l’explication des rivalités conflictuelles entre les pays avec un regard cosmographique, on insistera dans une logique géopolitique plutôt sur les territoires, la construction de nouveaux murs... alors qu’avec une approche géoéconomique, on mettra plutôt en valeur les stratégies d’Etats, la multiplicité des acteurs, la guerre technologique...
A titre d’exemple, les tensions en méditerranée orientale mêlent la dimension géopolitique (affrontement de puissances régionales, sphères d’influence vis à vis du Maghreb, flux migratoires... ) et géoéconomique (partage des ressources en gaz, des marchés du Maghreb) et même celle de philosophie politique (puissance démocratique versus puissance autoritaire et nationaliste aux valeurs différentes) [14].
De façon plus large, d’autres incendies se sont ouverts sur la question des frontières (Haut-Karabakh, Donbass ukrainien...). Désormais l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, conduit à réactualiser et réévaluer la dimension purement militaire du hard power.
Puissance et expansion territoriale sont de retour
En un sens, le contexte géopolitique peut aussi consacrer l’influence du faible au fort. Attitude de passager clandestin, regain des conflits territoriaux, disruption et crise démocratique. L’impression générale est celle d’un chaos destructeur de l’ordre ancien. Sa cristallisation conséquente, se présente sous la forme d’une double résistance - celle des Etats et des frontières. Si toutefois de fortes relations économiques demeurent encore dans un espace fini, les interdépendances sont de plus en plus « militarisées ».
Les affrontements d’aujourd’hui ne sont pas uniquement stato-centrés, car les grandes entreprises sont des agents géopolitiques d’influence majeure. La guerre économique n’est plus une figure de style (Thierry de Montbrial), les sanctions économiques lourdes en préfigurent la dimension systémique.
La géoéconomie n’a pas détrôné la géopolitique des territoires. Face aux menaces, le primat est désormais aux questions de sécurité interne et externe (y compris sanitaire). La cyberguerre, les attaques de drones participent au retour des questions de sécurité ... des Etats et des territoires en partie virtualisés. Avec la généralisation et la maturité de ces nouveaux outils, on rentre plutôt dans une cyberguerre froide qui élargit considérablement les structures de la puissance au sens de Susan Strange.
Dans les années 90, le développement de la géoéconomie avec Edward Luttwak, a eu le mérite de mettre en évidence le poids de l’économique dans la recherche de puissance mais on ne saurait ignorer en ce début de XXIème siècle, la persistance des territoires qu’ils soient physiques ou largement virtualisés, sans compter les différences de modèle politique et économique. Un système de mondialisation hors valeurs n’a pas de sens (J.E. Stiglitz). Observons quelques exemples :
– La nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen s’est déclarée géopolitique, elle connaît un véritable « baptême du feu » avec les rivalités de territoires à ses frontières (Turquie/ Grèce, Brexit...) et désormais avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine. La recherche de plus de souveraineté réintroduit les Etats (et le droit national ?) qui doivent inventer de nouvelles coopérations avec les entreprises pour favoriser par exemple les relocalisations des chaînes de valeur stratégiques. Elles ne vont pas de soi !
– La crise sanitaire (Covid-19) est malheureusement une expérience majeure d’affrontement géopolitique (géopolitique des masques, vaccins, intelligence artificielle, cyber-sécurité...). La question du coronavirus au delà du drame humain, introduit avec fracas de multiples dimensions et entrelacements des variables explicatives. C’est un véritable défi pour les chercheurs : affrontement entre la raison économique et la raison éthique, rôle des Etats et question du lien social, sécurité stratégique... L’économie du virus est une formule totalement aseptisée. [15]
Même au niveau national, l’idée de souveraineté économique retrouve des couleurs par des prises de décisions fortes. Pour autant ces inflexions ne constituent pas encore un changement de logiciel, ni surtout une stratégie durable. Selon les moments historiques ou les ministres, la souveraineté économique apparait souvent à géométrie variable. A suivre donc...
– Exemple : interdiction du rachat de Photonis par Teledyne, de Carrefour par Couche-Tard (« un maillon essentiel de la souveraineté alimentaire ») ou bien Bruno Le Maire qui sermonne Volkswagen concernant sa décision d’arrêter la fourniture de moteurs diesels pour les sous-marins de la Marine française...
Les révélateurs de la dimension systémique de cette « mondialisation qui fonctionne à l’envers » ne manquent pas : climat, santé, catastrophes « naturelles », fractures sociales, affrontements géopolitiques etc... Le dernier rapport (9 août 021) du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, affirme que le dérèglement touche toutes les régions du monde, avec une rapidité exceptionnelle. Le rôle des activités humaines est désormais incontestable sur le réchauffement climatique. Depuis quelques mois, la fragmentation de l’espace économique et financier mondial s’instaure comme une tendance lourde en rupture avec la dynamique enclenchée au milieu des années 80.
Les nouvelles formes de la conflictualité et de la guerre
Depuis trois décennies, la mondialisation avait relativisé la dichotomie des catégories traditionnelles (ami/ennemi, démocraties/régimes autoritaires etc…), avec l’idée d’un transfert de la conflictualité internationale du champ militaro-idéologique vers le champ économique et culturel. C’est le temps de la « fabrique du consentement » [16] et de la « dématérialisation » de la puissance. Certes, des observateurs avisés évoquaient les guerres économiques entre Etats (partenaires/rivaux) [17] mais souvent comme une forme d’euphémisation de « la guerre tout court ». Au fond l’hypercompétitivité exprimait un « hard power atténué ». Montesquieu avait vu juste, la fin des gladiateurs était avérée (Bertrand Badie) à travers l’interdépendance économique. La puissance semblait une figure de style…
Aujourd’hui la rhétorique de la guerre est de retour, à commencer par le domaine économique et financier (cf position de Bruno Le Maire/Russie). Les chaînes de valeur subissent une contraction et un début de régionalisation. Le plan de relance européen post-pandémie (Next Generation EU, été 2020) [18] est une rupture majeure. Il est financé par la dette commune avec des réorientations stratégiques (action climatique, transition numérique), recherche de la souveraineté des données (cf Cloud Act US)… Les PIIEC européens (projets importants d’intérêt européen commun) touchent les domaines de l’hydrogène, de l’industrie électronique, la politique de santé, les semi-conducteurs, les batteries électriques…).
Plus encore, le contexte géopolitique traduit le retour de la guerre de haute intensité. Dans un ouvrage important de juin 2022, Les Nouvelles formes de guerre, Julian Fernandez et ses co-auteurs [19] en analysent les nouveaux terrains (espace, cyber) et ses nouvelles formes (guerre cognitive, informationnelle)… La distinction paix/guerre s’est atténuée avec les guerres hybrides, la perte d’une « certaine rationalité » de la guerre entre Etats, avec des ennemis plus mouvants, voire en réseau mal définis (terrorisme etc…). La sécurité n’est plus uniquement nationale mais sociétale.
Le retour des problématiques de souveraineté et de la centralité des Etats
Dans les lignes précédentes, on aura noté un changement brutal de paradigme et la fin du modèle économique (hyper) libéral. L’idée de souveraineté (à ne pas confondre avec souverainisme) semble s’imposer à nouveau dans les discours politiques sous de multiples dimensions. A noter par exemple pour la France, le Rapport d’information du Sénat n° 872 (2022-2023), déposé le 12 juillet 2023 - Anticiper, adapter, influencer : l’intelligence économique comme outil de reconquête de notre souveraineté - [20] en attente de mesures significatives relevant plutôt du temps long.
Après les premières prises de conscience, pour limiter les dépendances de la France face aux grandes puissances, il faut « donner à l’Intelligence Economique la place qu’elle mérite » (Christian Harbulot), en somme gagner la guerre économique [21]
P.L
Notes
[1] Etude des rivalités de pouvoir sur des territoires et sur les hommes qui s’y trouvent (Y. Lacoste)
[2] Croisement relations internationales, géopolitique et sciences économiques (Pascal Lorot)
[5] Alain Frachon, Le monde du 26 octobre 2023 https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/26/le-face-a-face-entre-israeliens-et-palestiniens-vient-de-reemerger-de-facon-atroce-retrouvant-pour-partie-sa-centralite_6196491_3232.html,
[6] Alice Ekman. Rouge vif. L’idéal communiste chinois. Février 022 Editions de l’Observatoire. Le parti communiste reste le fondement du système de gouvernance, assure la supervision des ministères et administrations, entreprises, écoles et universités, médias
[8] Dernier vol pour Pékin. La Chine s’organise face à l’Occident. Novembre 022. Editions de l’Observatoire
[9] B. Tallis a passé cinq ans à l’Institut des relations internationales de Prague, où il a dirigé le Centre pour la sécurité européenne, conseillé de nombreux gouvernements européens, édité la revue New Perspectives
[10] Les ambitions inavouées. Ce que préparent les grandes puissances. janvier 023 Tallandier
[11] Histoire, économie, sociologie, politique et relations internationales...
[12] Olivier Zajec, spécialiste de la pensée de Nicolas Spykman, qu’il définit comme une géo-sociologie avant l’heure...
[14] https://infoguerre.fr/2020/10/lescalade-tensions-entre-france-turquie-entre-guerre-economique-jeux-dinfluence-desinformation-rivalites-geopolitiques/
[16] L’influence ou les guerres secrètes - De la propagande à la manipulation. Eric Delbecque. Vuibert 2011
[17] La guerre économique - Éric Delbecque, Christian Harbulot | Cairn.info
[18] https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/qu-est-ce-que-le-plan-de-relance-de-l-union-europeenne-infographie/
[19] Collection Le Rubicon, Equateurs, Julian Fernandez, Julien Massie, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer)
[21] Guerre économique. Comment gagner ? Ss la direction de C. Harbulot, N. Moinet et Arnaud de Morgny. EGE. CR451. Nouveau monde éditions. 2023
HISTOIRE D’UNE RÉSILIENCE. Recension : Japon, l’envol vers la modernité, ouvrage de P.A. Donnet
LA RUSSIE A-T-ELLE LES MOYENS DE VAINCRE EN 2024 ? Michel FOUQUIN
JACQUES DELORS, L’EUROPEEN. Par Jean-Marc SIROËN
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